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Les premières amours

Sujets abordés
dans cette section

1 L’intensité des premières relations amoureuses

2 Les premières expériences sexuelles

3 Le rôle des parents/adultes de confiance

1 L’intensité des premières relations amoureuses

Les premières relations amoureuses sont souvent vécues avec beaucoup d’intensité chez les jeunes. Ils∙elles explorent de nouveaux sentiments et de nouvelles sensations. Notamment, les changements hormonaux peuvent leur faire vivre certains évènements beaucoup plus intensément, dont leur première relation amoureuse.

Les sentiments amoureux et la relation amoureuse prennent souvent une place importante dans la vie des jeunes, notamment parce qu’ils et elles se posent beaucoup de questions quant à celles-ci. Il n’est pas rare d’entendre un∙e jeune dire qu’il∙elle « n’a jamais été aussi heureux∙se », « qu’il∙elle pense toujours à lui∙elle », etc.

L’intensité des premières relations amoureuses

Lorsque quelqu’un les intéresse, ils∙elles peuvent se demander :

  • Comment faire pour qu’il∙elle me remarque?
  • Comment faire pour lui plaire?
  • Comment savoir si je suis en amour?
  • Comment lui dire que je l’aime?
  • Qu’est-ce que je vais faire s’il∙elle me rejette, ou se moque de moi?
  • Je lui ai écrit hier soir, et je n’ai pas de réponse… Qu’est-ce que je fais?
  • Est-ce que c’est normal que je sois attirée envers mon∙ma meilleur∙e ami∙e?

Lorsque quelqu’un les intéresse

Les jeunes ont souvent tendance à se confier à leurs ami∙es qui vivent des situations semblables. Ils∙elles n’auront pas toujours tendance à se confier aux adultes de confiance qui les entourent, mais ça peut arriver. Sachant cela, si un∙e jeune vous en parle, il est important de :

  • Normaliser ce qu’il∙elle est en train de vivre : vous pouvez par exemple lui dire qu’il est normal de se poser des questions puisque ce sont des sentiments nouveaux et encore inconnus.
  • Vous pouvez aussi lui mentionner à quel point ça vous fait plaisir qu’il∙elle ait choisi de vous en parler.
  • N’hésitez pas à l’encourager à revenir vous voir pour n’importe quelle situation.

Certains parents qui se sentent à l’aise de le faire peuvent aussi utiliser leurs propres expériences pour créer un lien avec le∙la jeune : racontez-lui comment vous vous sentiez à son âge, quels sont les questionnements qui vous tracassaient le plus, à qui vous en parliez le plus (et le moins!) et qui vous a aidé à y voir plus clair. Certain∙es jeunes aiment entendre les histoires des autres lorsqu’ils∙elles sont sincères envers eux, autant dans les belles choses que dans les moins belles.

Les jeunes ont souvent tendance à se confier à leurs ami∙es

La non-réciprocité dans les relations amoureuses

Que faire lorsque mon∙ma jeune se retrouve dans une situation d’amour impossible? Que faire s’il∙elle aime quelqu’un qui est beaucoup plus âgé∙e? Que faire s’il∙elle aime quelqu’un qui est déjà en couple? Que faire s’il∙elle développe des sentiments pour quelqu’un qui vit à l’extérieur du pays ou dans une autre région? Que faire si mon∙ma jeune ne réalise pas que cette relation n’est pas accessible, que les sentiments ne sont pas partagés?

En tant que parent ou adulte de confiance, toutes ces questions sont légitimes et peuvent être une source d’inquiétude. Nous souhaitons que le∙la jeune s’épanouisse le plus possible et parfois même au point où nous souhaitons lui éviter de vivre des émotions négatives, des rejets et des difficultés. Rappelons-nous simplement que toute expérience, positive ou négative, constitue une possibilité d’apprentissage pour les jeunes qui sont justement en développement, en période d’essais-erreurs. En fait, toute situation difficile offre une occasion d’apprendre et de se développer, même chez les adultes, n’est-ce pas?

Lors des premières expériences amoureuses, il n’est pas évident pour les jeunes de savoir si leurs sentiments sont partagés. Ils∙elles sont en apprentissage quant aux signes d’intérêt que peut leur porter quelqu’un. Ils∙elles ont parfois de la difficulté à savoir si les sentiments ou les paroles de leur partenaire sont véritablement signe d’amour. Ils∙elles sont également en apprentissage de ce que signifie une relation positive, saine, égalitaire et aussi équilibrée.

La non-réciprocité dans les relations amoureuses

N’hésitez pas à questionner le∙la jeune à propos de la façon dont il∙elle se sent par rapport à la personne pour qui il∙elle a de l’intérêt. Vous pouvez l’amener à se questionner sur les signes d’intérêts qu’il∙elle remarque chez l’autre, et sur ce qu’il∙elle apprécie de cette personne.

En tant qu’adulte, il peut être plus évident pour vous de remarquer rapidement si la personne en question est intéressée ou non envers votre jeune et si une relation est possible ou non. Il peut être aidant de ne pas minimiser ce que peut ressentir votre jeune, malgré l’impression que vous avez que cette relation ne sera pas possible. Étant donné que l’attirance et les sentiments amoureux sont souvent intenses, mais qu’ils sont aussi une zone de fragilité et de vulnérabilité chez un jeune, n’hésitez pas à amorcer le sujet avec douceur et bienveillance avec votre jeune.

N’hésitez pas à faire preuve d’empathie et de compréhension à son égard. Cela peut être l’occasion de lui demander ce qui lui ferait du bien dans le moment présent, afin de lui changer les idées, et lui rappeler que vous êtes là pour lui∙elle s’il∙elle a besoin de se confier, d’être accompagné·e, etc.

se questionner sur les signes d’intérêts

Vous pouvez aussi vous servir de votre expérience personnelle d’amour impossible, ou de non-réciprocité des sentiments amoureux pour normaliser ce que votre jeune vit (lui faire comprendre qu’il∙elle a le droit de se sentir comme ça, que les émotions intenses ne durent pas pour toujours, etc.).

Vous pouvez aussi lui partager les stratégies qui vous ont aidé à passer à travers ce moment difficile, si vous vous sentez à l’aise de le faire. Gardez en tête que le∙la jeune est le∙la mieux placé∙e pour savoir ce dont il∙elle a besoin et que vous pouvez être à ses côtés et l’accompagner :

Laissez-lui l’espace nécessaire pour vivre ce moment difficile à son rythme, à sa façon.

Laissez-lui l’espace nécessaire pour vivre ce moment difficile à son rythme

2 Les premières expériences sexuelles

Les jeunes sont dans une période de découvertes. Dans le cadre de leur relation amoureuse, ils∙elles peuvent avoir envie de se rapprocher physiquement, intimement et sexuellement avec l’autre. Il faut savoir que les premières expériences sexuelles n’ont pas toujours lieu au même moment que les premières expériences amoureuses. Elles arrivent parfois un peu après, lorsque les partenaires se sentent prêt∙es. Elles peuvent également arriver à l’extérieur d’une relation de couple.

Il faut aussi distinguer l’intimité et la sexualité : il est possible que les jeunes aient envie d’être lié∙es physiquement, comme en dormant l’un avec l’autre, sans pour autant avoir des activités sexuelles. L’échange de baisers est très important dans les relations à l’adolescence : cette pratique est d’ailleurs la première à être expérimentée par la majorité des jeunes, suivie d’autres découvertes graduelles au rythme de chacun∙e.

Les premières expériences sexuelles

Bon à savoir, qu’en pensez-vous?

Selon une étude québécoise sur les parcours amoureux des jeunes réalisée auprès de plus de 8000 adolescent∙es du 2e cycle du secondaire, près de 25% des élèves n’auraient pas encore vécu leur première relation amoureuse. De plus, les jeunes du 2e cycle du secondaire n’ont pas tous et toutes des relations sexuelles. En secondaire 3, seulement près de 25% ont expérimenté la relation sexuelle, près de 35% en secondaire 4, puis près de 50% en secondaire 5. Dans cette étude, la relation sexuelle fait référence à la pénétration vaginale, la pénétration anale ou un contact bucco-génital. Donc, la moitié des jeunes ont des relations sexuelles avec pénétration après le secondaire seulement.

Fiche informative sur les relations amoureuses

De plus, la moyenne d’âge de la première relation sexuelle avec pénétration est de 16,5 ans et ce chiffre n’a pas changé depuis plusieurs années déjà, contrairement à ce qu’on peut penser. Une majorité de jeunes vivent leurs premières expériences sexuelles dans le cadre d’une relation de couple et dont l’amour, ou l’expression de l’amour pour son∙sa partenaire, est la principale motivation à la sexualité. Pas si débridé∙es que ça, nos jeunes, hein?

Fiche informative sur les activités sexuelles

Les premières expériences sexuelles représentent généralement une étape importante pour les jeunes, et elles sont aussi précédées de plusieurs questionnements, notamment :

  • Je suis vraiment stressé∙e par rapport aux expériences sexuelles. Devrais-je en parler avec mon∙ma partenaire?
  • Je n’ai jamais eu d’expériences sexuelles, ça m’angoisse. Est-ce que je devrais en parler avec mon∙ma partenaire? Si oui, je lui dis quoi?
  • Est-ce que je suis le∙la seul∙e à ne pas avoir eu de relation sexuelle? J’ai l’impression que tout le monde en a!
  • Combien de temps doivent durer les « préliminaires » avant un rapport sexuel? Et… c’est quoi au juste, les préliminaires?
  • Comment savoir si je suis « bon∙ne » au niveau sexuel?
  • Ça fait plusieurs mois que moi et ma partenaire ne faisons que des « préliminaires », sans pénétration, est-ce que c’est normal?
  • Est-ce que c’est quand même considéré comme une relation sexuelle?
  • Est-ce qu’il est fréquent d’avoir des saignements lors d’un premier rapport sexuel? Est-ce qu’un premier rapport sexuel fait mal?
  • Comment m’assurer de ne pas faire mal à l’autre, vu que c’est tous les deux notre première fois?
  • Comment parler de contraception avec mon∙ma partenaire?
  • Où est-ce que je peux acheter des condoms et combien ça coûte?
  • Comment savoir si mon∙ma partenaire est consentant∙e à avoir une activité sexuelle?
  • Est-ce que je suis obligé∙e de pratiquer le sexe oral?
  • Qu’est-ce que ça signifie avoir un orgasme?

Les premières expériences sexuelles

Avant de poursuivre dans la section, il serait intéressant de déterminer ce que signifie « relations sexuelles », lorsqu’il en est question. On peut croire que la relation sexuelle représente la pénétration vaginale, alors qu’elle peut comprendre tout un ensemble de gestes sexuels. L’ensemble des comportements sexuels peut constituer une « première fois » pour un∙e jeune. Il est important de sensibiliser les jeunes au fait que les touchers, les caresses, la masturbation mutuelle sont des exemples d’expériences sexuelles qui peuvent être expérimentées avant la pénétration, et que ça constitue une relation sexuelle en soi. Le stress de la « première fois » est souvent présent chez les jeunes. Ils l’associent en effet souvent à la première pénétration vaginale. Mentionner aux jeunes que l’ensemble des contacts sexuels sont importants permet de les amener à redéfinir leur « première fois » et l’associer avec un stress moins grand.

En tant que parents et adultes de confiance, il peut être difficile d’accepter que notre jeune ait des expériences sexuelles, ou du moins, le désir d’en avoir. Trouver une façon qui nous convient pour en parler avec notre jeune peut aussi représenter un défi. Il se peut que la première question en lien avec la sexualité vous rende un peu sous le choc, comme il est aussi possible que vous soyez très à l’aise. Rappelez-vous comment vous vous sentiez lors de vos premières expériences sexuelles et comment ça s’est passé. Bien sûr, vos expériences ne sont pas les mêmes que celles de votre jeune. Par contre, vous rappeler ces moments peut vous aider à comprendre la perspective de votre jeune.

Bien que cette étape demande une adaptation importante, en parler avec son jeune permet souvent d’être rassuré∙e. En effet, n’hésitez pas à ouvrir le sujet de la sexualité avec votre jeune, ou de lui fournir des informations afin qu’il∙elle soit renseigné∙e sur le sujet qui le∙la préoccupe. Vous n’êtes pas obligés d’aborder SA vie sexuelle. L’important c’est que le∙la jeune sache qu’il∙elle peut en parler s’il∙elle en a besoin et qu’il y a une ouverture de votre part.

Témoignages

« Ma fille a eu son premier chum à 14 ans. Je la trouvais relativement jeune pour expérimenter la relation de couple. Ça a été difficile de trouver un compromis entre les restrictions que je voulais lui imposer, et ses désirs. Après avoir pris le temps de bien connaître ce garçon, j’ai accepté qu’il vienne dormir à la maison, avec l’accord de ses parents également. Ce n’est pas si facile d’accepter que sa fille ait des expériences sexuelles pour la première fois. La communication entre moi et elle nous a beaucoup aidé. »

Mère d’une jeune fille de 14 ans

« Je suis contente que ma mère m’ait parlé du fait que la relation sexuelle n’était pas seulement la pénétration, je croyais que oui. Ça m’enlève une pression. Je sais que je peux commencer par d’autres gestes avec mon chum et ça me « déstresse » vraiment! »

Fille de 15 ans

« Je me souviens que mon père ait mis à ma disposition des livres qui parlaient de sexualité dans ma chambre. J’étais soulagé qu’il fasse ça, car je n’aurais pas nécessairement été à l’aise d’en parler avec lui. Ça m’a aidé de comprendre beaucoup de choses de feuilleter ces livres. Mon père m’avait mis en « post-it » dessus qui disait que je pouvais lui poser des questions si j’en ressentais le besoin. »

Garçon de 14 ans

La sexualité, qui est un sujet très vaste, peut être un dialogue ouvert et constant entre vous et votre jeune, tout au long de son adolescence.

Dès le début des expériences amoureuses et sexuelles chez votre jeune (et même idéalement avant), divers sujets généraux en lien avec la sexualité peuvent être abordés. Il faut savoir que la sexualité comporte diverses sphères, et ne comprend donc pas seulement les gestes sexuels/l’acte sexuel.

Exemples de sujets à aborder avec son∙sa jeune

1. Le consentement

Est-ce que mon∙ma jeune comprend le concept de consentement? Quelle définition donne-t-il∙elle au consentement sexuel? Est-ce que mon∙ma jeune a des questionnements par rapport au consentement? Par définition, le consentement c’est de donner son accord à une action, un geste. Dans le contexte de la sexualité, le consentement est donc lié à toute pratique sexuelle. C’est un « oui » qui est volontaire, donné librement, sans contrainte ou menaces, qui est éclairé et qui est même enthousiaste. Ça signifie qu’on est à l’aise et qu’on désire ce qui se passe, qu’on a une bonne communication avec son∙sa partenaire, qu’on est libre d’arrêter quand on le souhaite, qu’on est égalitaire et qu’on a chacun∙e les mêmes droits. Plusieurs outils existent pour vous soutenir dans vos discussions sur le consentement :

Vidéo sur le consentement et le thé (un grand classique!) Informations légales et complètes quant au consentement (Éducaloi)

2. Leur petite voix intérieure

Comment on sait qu’on a envie (ou non) de faire quelque chose? Comment on sait quand quelque chose n’est pas bon pour nous? Comment on sait quand on est réellement prêt·e à expérimenter de nouvelles choses? Quand nous ne sommes pas à l’aise dans une situation, on le ressent, on a un signal d’alarme qui s’allume pour nous le faire comprendre. On veut être ailleurs, on ressent un malaise, on ressent une tension, etc. L’inverse est aussi vrai : quand on a envie de quelque chose, on le ressent jusqu’au fond de nous, on n’a pas de doute, on se sent bien et on se sent libre. Faire confiance à son∙sa jeune en ce qui a trait à son affirmation de soi et ne pas penser qu’il∙elle acceptera de tout faire sans se questionner et donner son opinion, ça permet au∙à la jeune de se sentir confiant∙e dans ses choix. C’est très valorisant pour un∙e jeune de sentir que son parent/l’adulte qui est significatif pour lui∙elle lui fait confiance. Il primordial de le∙la sensibiliser à l’importance de percevoir comment il∙elle se sent dans une situation, et de le communiquer à leur partenaire, sans gêne ni tabou. Vous pouvez par exemple demander à votre jeune de vous raconter une situation dans laquelle il∙elle était mal à l’aise. Suite à son récit, vous pouvez le∙la questionner pour savoir ce qui lui a fait comprendre qu’il∙elle était mal à l’aise : quels étaient les signes, comment se sentait-il∙elle dans son corps, dans sa tête, dans ses émotions.

3. Le respect du rythme

Qu’est-ce que signifie le respect de son propre rythme? Qu’est-ce que mon∙ma jeune comprend de ce concept? Comment faire pour respecter réellement le rythme de quelqu’un d’autre? Il peut être important d’aborder ce sujet avec un∙e jeune, même avant qu’il∙elle ait des expériences amoureuses et/ou sexuelles. À l’adolescence, certain∙es jeunes peuvent avoir tendance à se comparer à leurs ami∙es/leur entourage, et avoir envie d’être au même stade qu’eux∙elles. Les jeunes ont aussi tendance à croire que les autres ont vécu davantage d’expériences qu’eux∙elles (alors que nous savons que ce n’est pas le cas!). Dès le plus jeune âge d’ailleurs, il est important de les sensibiliser à l’importance de s’écouter malgré les influences extérieures : si j’étais seul∙e sur une île déserte et que je n’avais personne avec qui me comparer, qu’est-ce que je ferais? Qu’est-ce qui me conviendrait réellement? Cette discussion est une belle occasion de les faire réfléchir sur le stade où ils∙elles sont dans leur relation.

4. La pornographie

Certain∙es jeunes peuvent consommer de la pornographie, et se servir de ce moyen afin d’avoir plus d’informations sur la sexualité. La pornographie peut éveiller leur curiosité. Bien sûr, la majorité des jeunes savent que ce qu’ils∙elles voient dans la pornographie n’est pas représentatif de la réalité. Mais que comprennent-ils∙elles vraiment? Il est important de leur rappeler que dans la pornographie, il y a plusieurs éléments qui ne reflètent pas la réalité. Par exemple, les partenaires deviennent « excité∙es » en quelques secondes, et ne prennent pas toujours le temps de se regarder, de discuter, etc. Les corps présents dans la pornographie ne représentent pas non plus la diversité corporelle observée en société. L’écoute, le respect de l’autre, l’égalité des sexes ne sont pas non plus toujours représentés. La pornographie peut créer une anxiété de performance chez nos jeunes, et ça peut aussi influencer leurs perceptions et leurs comportements lors de relations sexuelles. Il n’est pas nécessairement facile de discuter de pornographie avec son ado. Sans questionner votre jeune sur sa consommation personnelle de pornographie, si tel est le cas, il est important de le∙la sensibiliser aux impacts de la pornographie, en particulier lors des premières expériences sexuelles. On s’entend, lors des premières expériences, il est normal de prendre un temps pour discuter avec son∙sa partenaire, de ressentir de la nervosité, de ne pas expérimenter dès les premières fois la pénétration, de questionner l’autre sur ses sensations et émotions, etc. Tous ces éléments sont souvent absents dans la pornographie.

5. Le plaisir sexuel

Plusieurs motivations nous amènent à avoir des pratiques sexuelles, qu’elles soient partagées ou individuelles. Le plaisir sexuel, le désir de communiquer ses sentiments à une autre personne avec l’aide de son corps, d’explorer des sensations et de les partager avec une personne importante pour nous… sont des motivations beaucoup plus fréquentes, surtout chez les jeunes. Bien sûr, il faut informer les jeunes des risques liés à la sexualité, de la possibilité d’une grossesse non désirée, des infections transmises sexuellement, mais la sexualité est avant tout une source de plaisir et elle est positive : c’est également un message important à leurs transmettre. Assurément, certaines premières expériences peuvent être entremêlées de stress, d’inconfort ou de douleurs pour certaines personnes, mais le plaisir d’y participer devrait tout de même être présent. À chacun∙e son rythme et ses pratiques, pourvu que ce soit fait dans le désir, le plaisir, et dans le respect de l’autre.

6. Être actif∙e sexuellement

Cela ne signifie pas seulement d’avoir expérimenté la pénétration, puisque la sexualité est beaucoup plus globale que cette pratique. C’est d’ailleurs un « mythe » qu’il peut être important de déconstruire avec les jeunes : parce que oui, faire « seulement » des préliminaires, c’est aussi d’avoir eu des pratiques sexuelles. Une relation sexuelle n’est pas seulement une pénétration, mais un ensemble d’activités sexuelles et d’échanges divers. En soi, la pénétration est souvent une étape qui suscite une certaine crainte chez les jeunes, comme si c’était l’étape ultime qu’il faut absolument atteindre. Il faut savoir qu’une relation sexuelle se définit comme tout contact sexuel entre deux partenaires tels que des caresses, des baisers, des touchers, la masturbation mutuelle, les relations orales, etc. Être actif∙e sexuellement, c’est donc très varié! Nous ne le répéterons pas assez : à chacun∙e son rythme, ses pratiques et ses envies!

3 Le rôle des parents/adultes de confiance

En ce qui concerne les premiers ébats amoureux de votre ado, il est important de réfléchir aux limites qui sont importantes pour vous, comme adultes de confiance dans sa vie. Avec l’intensité des premières relations amoureuses, il se peut que le∙la jeune se retrouve à vivre une relation à temps plein (passer tout son temps avec son∙sa partenaire), alors qu’il∙elle n’a pas encore la maturité pour gérer tout ce que cette relation implique. Il∙elle peut aussi en venir à négliger d’autres sphères de sa vie telles que ses loisirs, ses études, son temps libre pour lui∙elle-même. D’un autre côté, dicter tout ce que le∙la jeune peut faire et ne pas faire ne lui apprend pas à être autonome dans ses expériences, ni à apprendre à les gérer.

Les premières relations intimes permettent des apprentissages importants pour les jeunes, tant dans leur façon de gérer leurs émotions (positives et négatives), apprivoiser leurs relations avec les autres, déterminer ce qui est important pour eux∙elles, leurs valeurs, comment gérer les désaccords et les insatisfactions face aux autres, comment communiquer, comment faire des compromis, etc.

Le rôle des parents/adultes de confiance

Ainsi, l’idéal est d’amorcer une réflexion avec votre jeune : quelle place il∙elle souhaite que sa relation prenne dans sa vie, et quelle place vous voulez que cette relation prenne dans votre vie familiale. Il est important que les deux (parents et jeunes) participent à cette discussion. Vous pouvez par exemple aborder le nombre de fois par semaine où vous êtes en famille versus le temps passé à la maison avec le chum∙blonde, les moments d’intimité dans la maison quand les autres membres de la famille sont présent∙es versus quand il n’y a personne à la maison. Vous pouvez demander l’avis de votre jeune par rapport à ça, puis lui donner la vôtre par la suite. Est-ce que des compromis sont possibles?

Il n’existe pas de façon parfaite de bien soutenir un∙e jeune dans ses premières expériences amoureuses. Rappelons-nous que l’adolescence est une période où l’on cherche à prendre des décisions par soi-même, vivre ses propres expériences. Trouver des compromis entre vos limites, vos attentes et vos valeurs, ainsi que celles de votre jeune, dans le cadre d’une discussion, peut souvent aider à réduire les frustrations de part et d’autre. Être à l’écoute des besoins et des désirs de votre jeune peut l’encourager à faire de même à votre égard.

Dès la première relation amoureuse, il peut être intéressant de discuter de l’importance de l’équilibre dans une relation amoureuse. Ça signifie d’accorder du temps à sa relation, mais également aux autres passe-temps qu’il∙elle a, à ses études (s’il y a lieu), à ses ami∙es, etc.

amorcer une réflexion avec votre jeune&

Et vous, maintenant que vous êtes adulte, quelle est votre définition de l’équilibre dans une relation de couple? Quelle est l’opinion de votre jeune à propos de cet équilibre?

Au début de l’adolescence, l’équilibre n’est pas toujours un concept assimilé chez les jeunes. Pour la plupart, ils∙elles sont souvent dans l’émotivité, dans le moment présent et dans l’intensité : c’est noir, ou c’est blanc, mais c’est rarement gris! Cette pensée dichotomique est tout à fait normale et correspond à leur niveau développemental : les jeunes se concentrent sur le plaisir et sur ce qu’ils∙elles aiment et la relation amoureuse peut donc prendre une très grande place dans leur vie. Ainsi, dès les premières expériences amoureuses, il peut être aidant que vous amorciez cette réflexion d’importance de l’équilibre avec votre ado. Poursuivre nos activités « d’avant » la relation et continuer d’avoir des projets personnels fait partie d’une relation de couple saine et positive. D’ailleurs, notre partenaire devrait nous encourager dans nos projets individuels et nous aider à réaliser nos rêves et nos ambitions.

équilibre dans une relation de couple

Quelle formule représente le plus une relation amoureuse positive :

½ + ½ = 1 ?

Pas vraiment… Nous sommes déjà des êtres complets avant d’être en relation, et non pas des moitiés qui doivent être comblées par la présence de « sa douce moitié » pour former un tout.

1 + 1 = 1 ?

Cette formule désignerait que ces deux personnes, mises ensemble, forment un couple? Oui, peut-être… Mais qui sont-elles, individuellement, dans tout ça? Sont-elles autre chose que leur couple?

1 + 1 = 3 ?

Cette formule fait référence à deux personnes, qui, en formant un couple, crée un 3e élément. Elles continuent d’être deux personnes à part entière avec leurs passions, leurs loisirs, etc.

 

N’hésitez pas à demander à votre jeune de vous décrire à quoi correspond, pour lui∙elle, une relation saine et positive. Quels sont les ingrédients? Est-ce que sa relation actuelle comprend certains de ces éléments? Est-ce que certains sont manquants? Pour quelles raisons?